Le programme BETTER pour la prévention du cancer et des maladies chroniques
4 juillet 2018
Apprenez-en davantage sur le programme BETTER de prévention du cancer et des maladies chroniques par le biais d’une entrevue avec Dre Eva Grunfeld, d’une vidéo et d'une brochure
L’approche BETTER (Building on Existing Tools To Improve Chronic Disease Prevention and Screening in Primary Care – améliorer la prévention et le dépistage des maladies chroniques en soins primaires sur la base d’outils existants) intègre des stratégies fondées sur des données probantes afin de s’attaquer au cancer, au diabète, aux cardiopathies et aux facteurs de risque modifiables connexes dans les soins primaires. L’objectif du programme BETTER est d’améliorer la prévention et le dépistage du cancer et des maladies chroniques en offrant des formations sur la mise en application d’outils cliniques modernes qui peuvent être utilisés avec les patients dans un contexte de soins primaires.
Le financement approuvé sur trois années du programme BETTER accordé par le Partenariat et approuvé aidera les Canadiens dans sept provinces au plus. Il servira principalement à former le personnel des milieux de soins cliniques primaires desservant les populations des régions rurales et éloignées, ainsi que les membres des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
Nous avons pris contact avec la Dre Eva Grunfeld, cofondatrice et gestionnaire du programme BETTER, pour lui demander d’expliquer le programme et de parler de la phase suivante de celui-ci.
Qu’est-ce que le programme BETTER?
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que la montée des maladies chroniques est le problème de santé le plus urgent dans le monde aujourd’hui. La prévention et le dépistage constituent le meilleur espoir pour endiguer cette hausse. La recherche révèle que les fournisseurs de soins primaires au Canada n’ont pas la possibilité d’offrir des services optimaux de prévention à cause des exigences de la pratique actuelle et des contraintes imposées par le système de santé. Dans ce contexte, les conversations autour de la prévention sont souvent épisodiques et opportunistes.
Nous avons mis au point le programme BETTER en 2009 afin de faciliter le dialogue et les recommandations en matière de prévention et de dépistage des maladies chroniques dans le cadre des soins primaires. L’idée était de former des professionnels de la santé, notamment des infirmières, des infirmières praticiennes et des diététistes, au rôle de spécialistes de la prévention, chargés de rencontrer les patients à l’occasion d’une visite dédiée à la prévention.
Les patients consulteraient un professionnel de la santé pour avoir avec lui une discussion axée sur les facteurs de risque de cancer et d’autres maladies chroniques en fonction de leur mode de vie, ainsi que de leurs antécédents médicaux personnels et familiaux. Cette discussion serait complétée par des processus fondés sur des données probantes, notamment des entrevues motivationnelles et la définition d’objectifs. Une ordonnance de prévention personnalisée serait ensuite fournie aux patients.
Quelle est la nouvelle phase du programme BETTER?
Au cours de la première phase du programme BETTER, en 2009, ma collègue, la Dre Donna Manca, et moi avons examiné l’incidence des interventions de spécialistes de la prévention dans des cliniques de soins primaires à Edmonton et à Toronto. L’étude a montré que l’intervention de ces spécialistes avait augmenté le nombre de mesures de prévention prises par chaque patient.
La deuxième phase du programme BETTER s’est déroulée dans les Territoires du Nord-Ouest, ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador, et visait à comprendre les facteurs devant être pris en compte lors de la mise en œuvre du programme dans la pratique réelle.
Cette nouvelle phase du programme BETTER facilitera la généralisation de l’adoption de stratégies de prévention des maladies chroniques et du cancer fondées sur des données probantes par la formation de professionnels de la santé au rôle de spécialistes de la prévention. L’unité de l’Est de l’Institut de formation BETTER desservira, au départ, l’Ontario, Terre-Neuve-et-Labrador, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse.
L’unité de l’Ouest de l’Institut desservira au départ l’Alberta, la Colombie-Britannique et le Manitoba. L’Institut est responsable de la formation de professionnels de la santé provenant de différentes disciplines au rôle de spécialistes de la prévention. Il offre également des services consultatifs à des cabinets de soins primaires, à des groupes de médecins et à des organisations de soins primaires s’intéressant à l’approche BETTER.
Qui participera à la nouvelle phase du programme BETTER?
L’Université de l’Alberta, à Edmonton, héberge la nouvelle phase du programme BETTER ainsi que l’unité de l’Ouest de l’Institut de formation BETTER.
L’unité de l’Est est basée au Women’s College Hospital à Toronto, où la Dre Aisha Lofters est conseillère médicale. La Dre Manca est la directrice médicale de l’Institut. Sa collègue Carolina Fernandes occupe les fonctions de directrice administrative. J’en suis la conseillère scientifique en chef.
De nombreuses personnes et organisations ainsi que de nombreux établissements de soins de santé ont participé au programme depuis ses débuts. Le site Web du programme BETTER comporte une liste complète des personnes qui ont rendu ce programme possible et qui continueront d’y participer au cours des trois prochaines années.
Comment le nouveau financement permettra-t-il au programme d’évoluer au cours des prochaines années?
Le financement de cette nouvelle phase nous permet de passer de la phase de recherche et d’évaluation à la mise en œuvre à grande échelle. Le financement de 2,98 millions de dollars du Partenariat nous permet d’ouvrir deux sites de l’Institut de formation. Cela renforce notre capacité à former des professionnels de la santé au rôle de spécialistes de la prévention, dans tout le Canada, et à mettre ces nouvelles compétences au service de leurs cliniques.
Le financement nous aide également à atteindre l’objectif à plus long terme de permettre à l’Institut de formation BETTER de devenir autonome grâce à un modèle de recouvrement des coûts.
Au cours des 10 prochaines années, nous prévoyons que l’Institut attirera d’autres types de fournisseurs de soins de santé. Si les soins primaires constituent notre priorité, nous sommes toutefois bien conscients que l’approche BETTER est tout à fait adaptable à d’autres contextes et pratiques de soins de santé. Nous souhaitons mettre à profit les années à venir pour développer le programme et déterminer la meilleure approche pour l’étendre à d’autres fournisseurs de soins de santé. Nous étudions actuellement l’efficacité de l’approche BETTER dans le domaine de la santé publique et pour les survivants du cancer.
Du point de vue du patient, que signifie la nouvelle phase du programme BETTER?
L’objectif du programme BETTER est de s’éloigner d’un système de santé fonctionnant sur un modèle de prise en charge des maladies en donnant aux Canadiens la possibilité de se concentrer sur la prévention des maladies, leur bien-être et l’amélioration de leur santé en général. Notre objectif est de faire en sorte que chacun d’entre eux, indépendamment de son lieu de résidence et des soins primaires qu’il reçoit, ait la possibilité de s’entretenir avec un spécialiste de la prévention dûment formé, dans le cadre d’une visite dédiée.
Nous souhaitons que chaque Canadien ait la possibilité d’obtenir une ordonnance de prévention qui soit réaliste et personnalisée, et nous souhaitons que les professionnels de la santé puissent aider les patients dans la définition et la réalisation de leurs objectifs en matière de santé. La prévention est l’avenir d’un système de santé durable au Canada et le programme BETTER a un rôle à jouer pour permettre aux Canadiens de prendre en charge leur santé et de réduire leurs risques d’avoir un cancer et d’autres maladies chroniques.
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