Dépistage primaire par détection du VPH et suivi des résultats anormaux

Échantillons prélevés par un clinicien ou par la patiente elle-même

La mise en œuvre du dépistage primaire par détection du VPH permet aux participantes de prélever leurs propres échantillons, la recherche indiquant que les résultats des tests sur des échantillons autoprélevés sont d’une précision comparable à ceux sur des échantillons prélevés par des cliniciens, pour la détection des anomalies cervicales de gravité modérée à élevée1.

L’Australie limite l’autoprélèvement aux femmes faisant l’objet d’un dépistage insuffisant, voire inexistant. Ce pays exige que les participantes au dépistage utilisent une trousse d’autoprélèvement et effectuent ce dernier dans un contexte clinique. Aux Pays-Bas, l’autoprélèvement n’est possible que pour les femmes qui refusent un prélèvement effectué par un clinicien, tandis qu’en Finlande, il n’est offert qu’aux femmes ne participant pas au programme de dépistage organisé. Les Pays-Bas et la Finlande envoient des trousses d’autoprélèvement aux femmes admissibles, qui ont la possibilité d’effectuer le prélèvement à domicile. L’Australie, les Pays-Bas et la Finlande envisagent de rendre l’autoprélèvement accessible à toutes les participantes au dépistage admissibles.

Avantages de l’autoprélèvement

Voici les principaux avantages de l’autoprélèvement :

  • Participation accrue aux programmes de dépistage du cancer du col de l’utérus des femmes faisant l’objet d’un dépistage insuffisant, voire inexistant;
  • Meilleure expérience de la patiente;
  • Prélèvement plus pratique pour les participantes au dépistage par rapport à un prélèvement effectué par un clinicien.

Stratégies pour lutter contre les difficultés fréquemment rencontrées lorsque l’on utilise l’autoprélèvement

L’autoprélèvement ne va pas sans présenter un certain nombre de difficultés. Celles-ci sont décrites ci‑dessous, ainsi que les moyens potentiels de les surmonter.

Difficultés de l’autoprélèvement Stratégies d’atténuation potentielles
Faible nombre de trousses d’autoprélèvement utilisées et retournées -Envoyer une lettre présentant la trousse aux femmes et leur offrant la possibilité de choisir d’en recevoir une (« option d’adhésion »)
-Former les femmes à la façon de procéder à un autoprélèvement adéquat
-Utiliser des campagnes communautaires pour toucher les personnes admissibles à l’autoprélèvement
Ne peut pas être utilisé pour le triage cytologique -S’assurer que les participantes au dépistage ayant opté pour l’autoprélèvement sont en relation avec des cliniciens de premier recours, y compris pour la cytologie
Problèmes de confidentialité et d’emballage avec les trousses envoyées par la poste -Emballer les trousses d’autoprélèvement dans un emballage neutre
-Garder les adresses à jour dans le registre de dépistage
Peut s’avérer coûteux -Utiliser une approche avec « option d’adhésion », dans le cadre de laquelle les participantes demandent une trousse
Potentiel de surdépistage -Mettre en place un système qui relie les résultats des échantillons autoprélevés au registre de dépistage
Obstacles réglementaires -Plaider pour que les tests de détection du VPH offerts sur le marché soient validés pour l’autoprélèvement

Référence
1 – Polman, N. J. et coll. (2019). Performance of human papillomavirus testing on self-collected versus clinician-collected samples for the detection of cervical intraepithelial neoplasia of grade 2 or worse: a randomised, paired screen-positive, non-inferiority trial. Lancet Oncol, 20, 229-238.