Politiques en matière d’activité physique
Contexte et statistiques clés concernant l’activité physique et le cancer
En savoir plus sur :
- Les approches politiques en matière d’activité physique
- Les directives en matière d’activité physique
- L’activité physique chez les adultes
- L’activité physique chez les jeunes
- L’activité physique dans les zones urbaines, rurales et éloignées
- L’activité physique selon les niveaux de revenu
L’activité physique est un facteur de protection important contre le cancer
- Principale cause de mortalité au Canada, le cancer est responsable de plus de 28 % de tous les décès1 .
- L’inactivité physique est le deuxième facteur de risque de cancer le plus fréquent. Elle est à l’origine d’environ 5 % de tous les cas de cancer2.
- L’inactivité physique a été à l’origine de près de 10 000 nouveaux cas de cancer au Canada en 2018 et de 11 000 nouveaux cas en 20213 .
- D’après les estimations, le respect des directives en matière d’activité physique pourrait réduire le risque de cancer de 10 à 25 %4.
- Les interventions axées sur l’activité physique pourraient contribuer à prévenir des cas de cancer sur le long terme. D’après les estimations, 900 cas de cancer pourraient être prévenus au Canada d’ici 2029 et 39 800 cas d’ici 20425,6.
- Il existe un lien entre l’activité physique et la diminution du risque de cancer colorectal, de cancer de la vessie, de cancer du côlon, de cancer du rein, de cancer de l’estomac, de cancer de la tête et du cou, du lymphome non hodgkinien7, ainsi que de cancer du sein et de l’endomètre après la ménopause8,9.
- De nouvelles données probantes portent à croire que l’activité physique réduit le risque de cancer de l’œsophage, du poumon, de la prostate, de l’ovaire, du foie, du pancréas et du sein préménopausique10,11.
Politiques faisant la promotion de l’activité physique
La Société internationale pour l’activité physique et la santé (ISPAH) a publié Huit investissments qui favorisent l’activite physique, un appel à l’action visant à encourager des approches systémiques destinées à accroître les niveaux d’activité physique de la population.
Les interventions à facettes multiples avec une combinaison de stratégies influent plus fréquemment sur les niveaux d’activité physique que les interventions à composante unique.
- Il est nécessaire de comprendre quels types d’interventions, en particulier celles qui peuvent être appliquées au niveau de la population par le biais de politiques locales, provinciales/territoriales ou fédérales, contribuent à accroître le plus efficacement les niveaux d’activité physique.
- Pour être efficaces, les politiques en matière d’activité physique doivent être équitables, inclusives et s’inscrire dans un cadre de « santé dans toutes les politiques ».
- Indépendamment de l’objectif d’une politique, tous les niveaux de gouvernement doivent être informés et/ou mobilisés. S’il peut s’avérer difficile de manœuvrer à travers les multiples niveaux de gouvernement, cela peut en revanche souvent donner lieu à des décisions politiques solides et durables.
- La Société internationale pour l’activité physique et la santé (ISPAH) présente huit investissements qui favorisent l’activité physique. Reconnaissant que de nombreuses influences s’exercent sur l’ensemble des domaines, le Partenariat s’est concentré sur les cinq domaines les plus influencés par la politique gouvernementale : le transport actif, l’aménagement urbain actif, le sport et les loisirs pour tous, les programmes scolaires et l’éducation publique, y compris les médias de masse.
Analyse des politiques en matière d’activité physique
L’analyse des politiques du Partenariat comprend un examen des politiques actives de chaque province et territoire, ainsi que de 31 municipalités du Canada.
- Les politiques qui donnent lieu à des environnements favorables sont généralement plus efficaces que les approches individuelles pour améliorer la santé de la population, compte tenu de leurs plus grandes portée et durabilité, ainsi que de la possibilité de les mettre en œuvre à plus grande échelle.
- Les approches politiques sont généralement plus équitables que les interventions axées sur des programmes, car elles induisent un changement au niveau de la population plutôt qu’au niveau individuel.
- Les politiques englobent généralement les lois, les règlements, les programmes scolaires obligatoires, les règlements locaux et les plans communautaires ou municipaux.
- Les politiques peuvent être adoptées à l’échelle fédérale, provinciale, territoriale et/ou municipale, une ou plusieurs autorités gouvernementales pouvant contribuer à leur mise en œuvre.
- Les municipalités moins peuplées, notamment dans les zones rurales, ont généralement des politiques moins développées en matière d’activité physique. Cela peut s’expliquer par un manque de perception des besoins, un manque de financement ou un manque d’infrastructures sportives et récréatives disponibles.
- Des approches politiques différentes sont nécessaires selon les contextes et les groupes de population. Par exemple, la ville d’Hamilton a répondu aux différents besoins en matière d’activité physique des milieux urbains et ruraux en adoptant un plan officiel rural et un plan officiel urbain.
Niveaux d’adoption
La plupart des politiques examinées par le Partenariat englobent plusieurs domaines de l’ISPAH, et beaucoup d’entre elles englobent des éléments d’aménagement urbain favorisant l’activité physique, de transport actif, de sport et de loisirs, entre autres. Un libellé de niveau d’adoption a été attribué à chaque domaine de l’ISPAH analysé afin d’illustrer les points forts et les lacunes dans le paysage politique canadien en matière d’activité physique.
Mesure en matière de politique | Niveau d’adoption : échelle provinciale/territoriale | Niveau d’adoption : 31 municipalités canadiennes |
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Transport actif | FAIBLE | ÉLEVÉ |
Aménagement urbain | FAIBLE | ÉLEVÉ |
Sport et loisirs | MOYEN | MOYEN |
Milieu scolaire | ÉLEVÉ | FAIBLE |
Sensibilisation du public | FAIBLE | FAIBLE |
Remarque : l’adoption de politiques a été classée en fonction des domaines de l’ISPAH susceptibles de faire l’objet de mesures au niveau régional ou national. Les autres domaines de l’ISPAH (soins de santé, lieux de travail et programmes à l’échelle communautaire) relèvent de programmes et/ou sont influencés par des pratiques organisationnelles et n’ont donc pas été analysés. Les 31 municipalités comprennent les plus grandes villes du Canada ainsi que d’autres municipalités, garantissant ainsi un échantillon équitable à travers le pays.
FAIBLE = aucun territoire de compétence (ou très peu) n’a adopté de mesures fondées sur des données probantes en matière de politiques et/ou la portée des mesures en matière de politiques est limitée.
MOYEN = certains territoires de compétence, mais pas tous, ont adopté des mesures fondées sur des données probantes en matière de politiques et/ou la portée des mesures en matière de politiques est partielle.
ÉLEVÉ = la plupart des territoires de compétence ont adopté des mesures fondées sur des données probantes en matière de politiques à l’échelle globale.
Les Directives canadiennes en matière de mouvement
Les Directives canadiennes en matière de 24 heures de mouvement recommandent au minimum 150 minutes d’activité physique par semaine pour les adultes et 420 minutes pour les jeunes. L’activité physique peut se pratiquer dans une variété d’environnements (par exemple, à domicile, au travail, au sein de la communauté, en intérieur, en extérieur, sur terre, dans l’eau) et dans une variété de contextes (par exemple, jeu, temps libre, loisirs, sport, transport actif, tâches ménagères).
ParticipACTION
Depuis 1971, ParticipACTION est le chef de file national des initiatives destinées à maintenir les Canadiens et les Canadiennes actifs. Consultez des ressources utiles, notamment le Bulletin de l’activité physique, les Directives en matière de mouvement sur 24 heures et les applications de suivi de l’activité physique.
- Les adultes devraient viser un objectif d’au moins 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée ou au moins 75 minutes d’activité physique d’intensité élevée chaque semaine, ainsi que des exercices de renforcement musculaire au moins deux jours par semaine12.
- Il existe des variations dans les niveaux d’activité physique déclarés par les habitants et habitantes du Canada : en 2018, 56 % des adultes ont pratiqué plus de 150 minutes d’activité physique au cours des 7 derniers jours13. D’après d’autres études, ce chiffre pourrait être beaucoup plus faible, soit environ 16 %14. Indépendamment de ces variations, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour accroître les niveaux d’activité physique chez les adultes vivant au Canada.
- Les enfants et les adolescents doivent pratiquer au moins 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité modérée à élevée, ainsi que des activités de renforcement musculaire et osseux, d’intensité élevée au moins trois jours par semaine15.
- Moins de quatre enfants et jeunes sur dix (39 %) [âgés de 5 à 17 ans] respectent les Directives canadiennes en matière d’activité physique16.
- Les personnes nées au Canada sont plus susceptibles de respecter ou de dépasser les Directives canadiennes en matière d’activité physique que les personnes ayant immigré au Canada17.
- En général, les Autochtones sont plus susceptibles de respecter ou de dépasser les Directives canadiennes en matière d’activité physique que les non-Autochtones18.
Processus d’adoption des politiques
Les processus d’adoption des politiques représentent des facteurs essentiels de réussite en matière d’élaboration et d’implantation des politiques et peuvent orienter l’élaboration de politiques concernant l’activité physique et les cadres bâtis à travers le Canada.
Jeunes en forme Canada
Jeunes en forme Canada, un organisme caritatif national, publie des bulletins annuels sur l’activité physique des enfants et des jeunes, ainsi que des ressources pour les éducateurs et les décideurs politiques.
Pourcentage de personnes vivant au Canada (âgées de 12 ans et plus) déclarant respecter les Directives canadiennes en matière d’activité physique (DCAP)*, par groupe d’âge, données de 2017 et 2018 combinées
Le pourcentage d’adultes qui respectent les Directives canadiennes en matière d’activité physique diminue avec l’âge. Près de 70 % des adultes âgés de 18 à 24 ans respectent les Directives. Ce chiffre diminue régulièrement dans toutes les catégories d’âge : il passe à 55 % pour les 55-64 ans, à 46 % pour les 65-74 ans et à seulement 28 % pour les plus de 75 ans.
Descriptions textuelles et notes de bas de page
*Les jeunes et les adultes devraient faire, respectivement, 420 minutes et 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée à élevée par semaine pour respecter les Directives.
Pourcentage de personnes vivant au Canada déclarant avoir dépassé les Directives en matière d’activité physique* d’intensité modérée à élevée au cours des 7 derniers jours, par province/territoire, données de 2017 et 2018 combinées
Chez les jeunes, les pourcentages les plus élevés de personnes ayant déclaré avoir dépassé les Directives en matière d’activité physique d’intensité modérée à élevée ont été enregistrés au Yukon, en Colombie-Britannique et au Nunavut, avec 73 %, 63 % et 62 % respectivement. Les taux les plus bas ont été enregistrés à l’Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve-et-Labrador, avec respectivement 46 %, 51 % et 51 %. Chez les adultes, les pourcentages les plus élevés ont été observés au Yukon et en Colombie-Britannique, avec 72 % et 65 % respectivement, et les taux les plus faibles ont été recensés à Terre-Neuve-et-Labrador, au Nunavut et au Nouveau-Brunswick, avec 49 %, 49 % et 50 % respectivement.
Descriptions textuelles et notes de bas de page
*Les jeunes et les adultes devraient faire, respectivement, 420 minutes et 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée à élevée par semaine pour respecter les Directives.
Durée quotidienne moyenne, en nombre de minutes, que les adultes (âgés de 18 ans et plus) vivant au Canada ont consacrée à l’activité physique au cours des 7 derniers jours, par environnement d’activité physique, données de 2017 et 2018 combinées
Les adultes canadiens consacrent environ 53 minutes à l’activité physique quotidienne. Vingt-trois (23) minutes de cette activité sont pratiquées à domicile ou au travail et environ 15 minutes sont réalisées par le biais de transports actifs ou d’activités de loisirs. Les hommes font état de niveaux d’activité physique plus élevés que les femmes.
Durée quotidienne moyenne, en nombre de minutes, que les jeunes vivant au Canada (âgés de 12 à 17 ans) ont consacrée à des activités physiques au cours des 7 derniers jours, par environnement d’activité physique, données de 2017 et 2018 combinées
Les jeunes Canadiens sont actifs environ 90 minutes par jour, 33 minutes par jour dans le cadre d’activités récréatives et environ 28 minutes dans le cadre de transports actifs et d’activités sur le campus scolaire. Seules 7 minutes d’activité physique sont pratiquées à domicile ou au travail. Les garçons font état de niveaux d’activité physique plus élevés que les filles.
Descriptions textuelles et notes de bas de page
La durée quotidienne moyenne, en nombre de minutes, consacrée aux activités physiques à l’école ou sur le campus est calculée à partir d’une semaine de 5 jours.
Niveaux d’activité physique des personnes vivant au Canada au cours des 7 derniers jours, par zone géographique*, données de 2017 et 2018 combinées
Un pourcentage plus élevé de jeunes déclarent être actifs dans les régions très éloignées (62 %) par rapport aux centres urbains (58 %). Une situation contraire à celle de la population adulte, qui se dit plus active dans les centres urbains (57 %) que dans les régions très éloignées (51 %). Indépendamment de l’environnement, entre 20 et 25 % des adultes font état d’un mode de vie sédentaire, contre seulement 5 % des jeunes.
Descriptions textuelles et notes de bas de page
*Les régions rurales très éloignées comprennent les territoires.
E : Interpréter avec prudence en raison de la grande variabilité des estimations.
Niveaux d’activité physique des adultes vivant au Canada (âgés de 18 ans et plus) au cours des 7 derniers jours, par quintile de revenu du ménage*, données de 2017 et 2018 combinées
L’activité physique augmente et le comportement sédentaire diminue en fonction du revenu du ménage. 49 % des personnes vivant dans des ménages à faibles revenus pratiquent une activité physique supérieure aux Directives, contre 64 % des personnes vivant dans des ménages aux revenus les plus élevés. 26 % des personnes vivant dans des ménages à faibles revenus ont un comportement sédentaire, contre 15 % des personnes vivant dans des ménages aux revenus les plus élevés.
Descriptions textuelles et notes de bas de page
*Les données ne comprennent pas les territoires.
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Références
1 - Statistique Canada. 2020. Tableau 1. Principales causes de décès au Canada, 2019. https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/201126/t001b-fra.htm
2 - Partenariat canadien contre le cancer. OncoSim. Consulté en décembre 2021. https://s22437.pcdn.co/fr/tools/oncosim/
3 - Partenariat canadien contre le cancer. OncoSim. Consulté en décembre 2021. https://s22437.pcdn.co/fr/tools/oncosim/
4 - Wild, C.P., Weiderpass, E. et Stewart, B.W. Dir. 2020. World Cancer Report: Cancer Research for Cancer Prevention. Lyon, France: Centre international de recherche sur le cancer. https://publications.iarc.fr/586
5 - Société canadienne du cancer. ComPARe – Risque attribuable du cancer chez la population canadienne. Consulté en décembre 2021. https://prevenir.cancer.ca/. Consulté en décembre 2021. https://prevenir.cancer.ca/
6 - Friedenreich, C.M., Barberio, A.M., Pader, J., Poirier, A.E., Ruan, Y., Grevers, X., … Équipe de l’étude ComPARe. 2019. Estimates of the current and future burden of cancer attributable to lack of physical activity in Canada. Preventive Medicine 122:65-72. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31078174/
7 - Société canadienne du cancer. ComPARe – Risque attribuable du cancer chez la population canadienne. Consulté en décembre 2021. https://prevenir.cancer.ca/. Consulté en décembre 2021. https://prevenir.cancer.ca/
8 - Fonds Mondial de Recherche contre le Cancer. 2018. Physical activity and the risk of cancer. https://www.wcrf.org/wp-content/uploads/2021/02/Physical-activity.pdf
9 - Wild, C.P., Weiderpass, E. et Stewart, B.W. Dir. 2020. World Cancer Report: Cancer Research for Cancer Prevention. Lyon, France: Centre international de recherche sur le cancer. https://publications.iarc.fr/586
10 - Fonds Mondial de Recherche contre le Cancer. 2018. Physical activity and the risk of cancer. https://www.wcrf.org/wp-content/uploads/2021/02/Physical-activity.pdf
11 - Wild, C.P., Weiderpass, E. et Stewart, B.W. Dir. 2020. World Cancer Report: Cancer Research for Cancer Prevention. Lyon, France: Centre international de recherche sur le cancer. https://publications.iarc.fr/586
12 - Société canadienne de physiologie de l’exercice. 2021. Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures. https://csepguidelines.ca/language/fr/
13 - Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 2018
14 - Enquête canadienne sur les mesures de la santé, 2020
15 - Société canadienne de physiologie de l’exercice. 2021. Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures. https://csepguidelines.ca/language/fr/
16 - Statistique Canada. 2019. Suivi des niveaux d’activité physique des Canadiens, 2016 et 2017. https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/190417/dq190417g-fra.htm
17 - Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 2018
18 - Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 2018