Parcours de dépistage par test de détection du VPH et de suivi
Étape 3 : Triage initial et de suivi
Les recommandations décrites dans ces étapes sont destinées à être mises en œuvre par les décideurs responsables de la prestation du dépistage du cancer du col de l’utérus et des soins de suivi.
En savoir plus sur les publics visés et la responsabilisation.
Lignes directrices à l’appui du suivi après un résultat positif à un test de détection du VPH
Afin d’aider les territoires de compétence qui prévoient de mettre à jour leurs lignes directrices cliniques, le Partenariat a offert un financement à la Society of Gynecologic Oncology of Canada (GOC) pour l’élaboration de lignes directrices cliniques en matière de prise en charge des participantes ayant obtenu un résultat positif à un test de détection du VPH, ainsi que de colposcopie et de surveillance fondées sur le risque, en collaboration avec la Société canadienne des colposcopistes (SCC). Les territoires de compétence pourraient utiliser ces lignes directrices à l’appui de leurs processus d’aiguillage en colposcopie, notamment, sans que cela soit limitatif, en matière d’établissement de temps d’attente standards pour l’aiguillage, de considérations fondées sur le risque et sur la cytologie pour l’aiguillage en colposcopie et de recommandations pour les examens colposcopiques initiaux et leur documentation. Les lignes directrices de la GOC ne sont pas destinées à remplacer les lignes directrices locales.
Approches de triage
Recommandation : Élaborer des lignes directrices en matière de pratiques exemplaires de triage des participantes ayant obtenu un résultat positif à leur test de détection du VPH et d’aiguillage en colposcopie de celles qui présentent un risque plus élevé de tumeurs précancéreuses.
Principales données probantes et considérations relatives à la mise en œuvre :
- Bien que les tests de détection du VPH soient plus sensibles que les tests cytologiques, ces derniers présentent une spécificité plus élevée. Le recours à un processus de triage, par exemple par cytologie, sera donc en mesure d’accroître la spécificité du dépistage et d’éviter l’aiguillage en vue d’un suivi et d’une prise en charge supplémentaires pour les femmes présentant des infections au VPH transitoires ou non associées à une dysplasie cervicale.
- D’autres pays ont conçu et introduit une composante de triage dans leur parcours de dépistage, afin de recenser les femmes pour lesquelles un suivi présenterait un bénéfice clinique, en s’appuyant sur différentes approches, notamment la mise en place de cycles de répétition des tests ou la synthèse des sources d’information sur les tests.
- Les cycles de répétition des tests sont des périodes d’attente successives, d’en général 6 à 12 mois, au terme desquelles on répète le test de détection du VPH et/ou la cytologie, lorsque les résultats du test initial étaient positifs. Ils permettent de laisser s’écouler un temps suffisant pour que certaines infections au VPH disparaissent d’elles-mêmes sans traitement et que les participantes concernées puissent revenir au dépistage systématique également sans traitement1.
- D’autres pays attribuent des degrés de confiance variés à l’information disponible sur les différents types de tests. Sur la base de leur propre synthèse des sources d’information en la matière, certains pays privilégient la cytologie, tandis que d’autres sont aujourd’hui plus enclins à s’en remettre à la détection du VPH 16 ou 18.
Une approche de la mise en œuvre du triage variable selon les pays
- En Australie, les participantes chez lesquelles on a détecté le VPH 16 ou 18 ou un autre VPH conjointement avec une lésion malpighienne intraépithéliale de haut grade (HSIL) sont considérées comme présentant un risque plus élevé et sont aiguillées en colposcopie. Les participantes chez lesquelles on a détecté un autre VPH que le 16 ou le 18 conjointement avec une lésion malpighienne intraépithéliale de bas grade (LSIL) sont considérées comme présentant un risque modéré et subissent un nouveau cycle de tests, après 12 mois, pour déterminer si un aiguillage en colposcopie est nécessaire1.
- Au Royaume-Uni, toutes les participantes chez lesquelles on a détecté un VPH à haut risque (VPHhr+) sont orientées en cytologie, et deux cycles de nouveaux tests de détection du VPH sont effectués pour s’assurer que les cas appropriés sont aiguillés en colposcopie1.
- L’approche des Pays-Bas semble être plus réfractaire au risque; en effet, dans ce pays, on aiguille en colposcopie les participantes qui n’ont pas obtenu un résultat indiquant l’absence de lésion intraépithéliale ou de signe the malignité (NILM) et qui présentent une atypie des cellules malpighiennes de signification indéterminée (ASC-US)1.
Recommandation : Travailler avec les laboratoires partenaires en vue de la planification de l’entrée dans le processus de triage d’un nombre élevé de participantes, en raison de la sensibilité plus élevée des tests de détection du VPH.
Principales données probantes et considérations relatives à la mise en œuvre :
- Il est possible que, dans les premiers temps du passage au dépistage primaire par test de détection du VPH, les territoires de compétence constatent une forte augmentation des aiguillages en colposcopie, en raison de la sensibilité de ce test et du fait que, durant cette période, on détectera les infections aussi bien prévalentes que nouvelles. Cependant, à long terme, les taux d’aiguillage devraient baisser, dans le contexte d’une diminution du nombre de cas d’infection au VPH et de la mise en œuvre du triage2.
- Les services de pathologie et les laboratoires devraient également se préparer à faire face à une demande accrue.
- Partenariat canadien contre le cancer. (2021). Analyse de l’environnement sur le dépistage primaire par détection du VPH et le suivi des résultats anormaux. [Consulté le 19 janvier 2022]. Disponible à l’adresse : https://dev.partnershipagainstcancer.ca/fr/topics/hpv-primary-screening-environmental-scan/.
- Coldman, A. J., Phillips, N., van Niekerk, D. et coll. (2015). Projected impact of HPV and LBC primary testing on rates of referral for colposcopy in a Canadian cervical cancer screening program. J Obstet Gynaecol Can, 37(5), 412-420. doi:10.1016/S1701-2163(15)30255-3.